Lorsque l'on vous propose d'essayer une petite bombinette de 256 ch en Laponie Suédoise, qui plus est sur un terrain gelé, votre sang ne fait qu'un tour. Compte rendu d'un essai particulier au volant de la redoutable Audi A1 Quattro.333. C'est le nombre d'Audi A1 Quattro qui seront produites. 35, c'est le quota alloué pour le marché français. Autant dire que la probabilité pour votre serviteur d'en prendre le volant était quasi-nulle. Avant que le téléphone ne retentisse un beau jour de janvier pour nous proposer un essai un peu particulier.
La firme d'Ingolstadt nous offre la possibilité d'aller essayer cette citadine ultra-exclusive en Laponie Suédoise sur un lac gelé. Alors, si nous résumons bien : Audi A1 Quattro (très très rare) + Laponie (une destination magique) + conduite sur glace (particulièrement excitante) = réponse super enthousiaste de la part de la rédaction de
Turbo.fr !
CA GAZE POUR NOUS
Le rendez-vous est donc pris le 17 février pour Stockholm, capitale de transit, avec pour destination Östersund. A notre arrivée, une petite surprise nous attend. Pour rejoindre notre base d'essais située à Åre (1 heure de route d'Östersund), le constructeur aux anneaux nous propose d'
essayer une voiture expérimentale, l'Audi A3 TCNG.
La particularité de cette auto est de fonctionner au gaz. Un gaz produit à partir de champs d'éoliennes en mer du nord, que la firme allemande entend développer à moyen terme. Cette énergie servira à alimenter une usine fabriquant du méthane baptisé pour l'occasion
e-gas.
Une technologie d'avenir qui a pour but de réduire sensiblement le bilan carbone de l'Audi A3 TCNG. Silencieuse, forte de 150 ch et consommant moins de 6,5 litres aux 100 km en conduite décontractée, cette A3 au gaz nous a particulièrement séduits.
Toutefois, l'actualité chaude du jour concerne bien l'Audi A1 Quattro. Après une nuit de sommeil réparatrice, nous nous rendons de bon matin sur le site de Molanda où nous attendent deux... Et deux seules Audi A1 Quattro.
PETITE DE COURSE
Développée par Quattro GmbH, l'A1 Quattro est identifiable au premier coup d'œil :
peinture blanc nacré avec toit noir, pare-chocs gonflés aux anabolisants, jantes 18 pouces, becquet arrière, diffuseur avec 2 sorties d'échappement en inox, optiques au Xénon avec teinte rouge, calandre en noir laqué… Une chose est sûre, cette petite n'est pas uniquement faite pour arpenter les beaux quartiers.
L'exclusivité est aussi de mise à bord.
Cette Audi A1 Quattro est full options : volant avec méplat avec badge "1 of 333", sièges sport en cuir Nappa avec coque en noir laqué, console centrale en noir laqué, système de tracking anti-vol, ensemble Audio Bose de 465 watts, GPS Advanced, chargeur 6 CD… Bref une dotation de limousine dans une auto de 3,99 mètres.
Bon vous me direz que le véritable équipement de cette Audi A1 Quattro se trouve au chapitre technique. Tout d'abord la mécanique, qui n'est autre que le
2.0 TFSI de l'
Audi TTS, ici logé au chausse-pied. S'il perd quelques chevaux lors de la greffe, il lui reste toujours
256 équidés et 350 Nm de couple. Des valeurs tout simplement ahurissantes pour une auto de cette catégorie.
L'autre prouesse des ingénieurs allemands est d'avoir implanté le train arrière de l'Audi TTS et d'avoir doté l'
Audi A1 d'une
transmission intégrale Quattro. 4 roues motrices qui n'étaient pas prévues dans le cahier des charges initial.
600 DIFFÉRENCES
Pas moins de 600 modifications ont été apportées à l'Audi A1 Quattro par rapport aux modèles civils, dont l'augmentation des porte-à-faux avant et arrière, et malheureusement la diminution du
volume du coffre (il passe de 270/920 litres à 210/860 l).
L'essai débute par quelques tours de reconnaissance du circuit de glace. L'occasion de prendre le pouls de cette A1 pas comme les autres.
Au démarrage, l'Audi A1 Quattro laisse échapper une
sonorité pleine et puissante, que l'on n'entend guère sur une citadine. Et pour cause, puisque c'est un "gros" 2,0 litres qui officie sous le capot de la super citadine. Un coffre généreux que nous ne pourrons pas exploiter totalement en raison des conditions particulières de l'essai.
A L'ÉQUERRE
L'échauffement touchant à sa fin, il est temps pour nous de voir ce que cette Audi A1 a dans le ventre, et surtout de voir comment elle se comporte sur glace. Bien chaussée grâce à ses pneus Nokian cloutés, la petite allemande a de quoi donner des leçons de conduite à bien des 4x4.
La surprise est de taille.
Particulièrement vive, quel que soit le rapport engagé, l'Audi A1 Quattro est une véritable voiture de Rallye miniature. Tel un Tigre de Sibérie, elle bondit à la moindre injonction du pied droit et avec une facilité déconcertante. Il ne faut pas oublier que nous pilotons sur un sol totalement gelé. Et le comble de l'histoire, c'est qu'elle est plus facile à dompter "pied dedans", qu'avec un œuf sous le pied.
S'enchaîne alors un ballet sur glace pas vraiment chorégraphié, car ponctué de quelques élégants têtes à queue. Il reste encore du chemin à faire pour avoir la maîtrise d'un Stig Blomqvist ! Puis viennent 5, puis 10, puis 15 tours et on commence à bien comprendre le principe de cette conduite en freinant très fort avant le virage, puis en braquant le volant de manière à mettre la voiture à l'équerre. Le but étant de prendre en virage en glissade contrôlée. Un vrai régal, surtout à bord d'un engin pareil.
Nous n'aurons en revanche pas eu l'occasion de tester le comportement de cette puce survitaminée sur le sec, les routes de Laponie étant toutes gelées en cette période. Mais gageons qu'avec son potentiel sur un revêtement à faible adhérence, l'Audi A1 Quattro peut dormir sur ses quatre roues !
Notre avis |
Entre-nous, quand on voit l'exclusivité et le potentiel incroyable d'une Audi A1 Quattro, on se dit qu'Aston Martin a tout raté avec son Aston Martin Cygnet. Alors, si vous avez 51.190 euros sur votre compte en banque et que vous recherchez un véritable concentré de performances, patientez jusqu'à début mars pour faire partie des 35 heureux propriétaires français de cette bombinette aux anneaux. |